ExCroissant – étude 2

Mouvement Essarts est l’un des plus beaux parcs de sculptures du Québec, où l’on peut fréquenter en toutes saisons une cinquantaine d’œuvres monumentales. En 2019, sur l’invitation de l’atelier Ricard-Tessier, j’érigeais pour Essarts une sculpture mettant en cause un gros tremble en fin de vie.

Sans trop insister sur les métaphores, j’aimais l’idée de voir s’étirer le fût d’un arbre sous l’effet d’un glissement, peut-être, un geste mécanique. À ce titre, le roulement à billes est une invention de génie qui, par-delà son efficacité, procède d’une logique simple et éloquente. Ainsi, le mouvement apparaît possible au simple examen de ces sphères déposées en cascade dans un chemin de roulement. Il me semble que ce qui fonctionne mécaniquement peut être tout aussi actif virtuellement, bref, d’un point de vue sculptural.

Le temps et la pourriture auront eu raison du tremble mutant de 2019 mais, en me l’annonçant, on me disait avoir réservé le même espace pour un projet de remplacement, dans le cadre d’une nouvelle résidence à mettre en œuvre six ans plus tard. Or, et bien que le vieux fût de tremble soit tranquillement passé à trépas, restaient les casques de béton et le mouvement virtuel qu’ils semblaient enclins à reprendre.

ExCroissant – étude 2

Même une sculpture éphémère peut avoir plusieurs vies, de par sa matière, sinon par son énergie. Quelques casques supplémentaires se sont bien avérés nécessaires mais je ne manque jamais de béton pour y remédier. En outre, et comme si les noyers noirs des alentours l’y incitaient, la nouvelle pièce s’est articulée devant eux, de manière somme toute assez semblable, suivant un arc ascendant.