
Une sculpture est une expression architecturale, petite ou grande, prenant place dans un espace. Mais arrivé à une certaine échelle, l’objet peut se proposer lui-même comme un espace alternatif pouvant accueillir une personne toute entière. Dès lors, l’expérience devient multiple puisqu’on peut tourner autour, dedans et même entre les composantes, ce qui place le spectateur dans un rapport à l’espace très interactif et changeant.

Bois
Composante de bois traité, environ 180 x 120 x 180 cm.
Photo: Isabelle Houde
La composante de bois massif se démarque par un caractère assez paradoxal. On est surpris de constater qu’une surface extérieure aussi gracieusement voûtée soit construite à partir d’un matériau aussi massif et brut. On s’étonne également d’une paroi intérieure apparemment chaotique que l’on a tôt fait d’apprivoiser par la présence des mortaises qui renseignent sur la justesse du mode de construction : que les axes se déploient par l’extérieur ou par l’intérieur, ils convergent tous vers un même point.

Tel que présenté à la Galerie R3 de Trois-Rivières
Bois
Sphère ajourée, 240 x 240 x 240 cm.
Composante de bois traité, environ 180 x 120 x 180 cm.
Composée de membrures identiques et de liens mécaniques très apparents, la composante ajourée se présente comme un dessin dans l’espace que l’on peut apprécier globalement. On est d’ailleurs surpris de constater à quel point une forme parfaitement ronde peut autant se transformer d’un point de vue à l’autre. Ses tracés d’allure aléatoire présentent cependant des courbures rigoureusement identiques, comme ceux d’une balle de laine tournant autour d’un centre vide. On peut également penser à une impression de dessin vectoriel dans l’espace.
Elle arbore aussi quelque part un seuil ambigu, une brèche d’échelle humaine où l’on peut décider d’entrer. De l’intérieur, il est impossible de la voir totalement mais elle appelle à bien sentir la présence de son corps dans un espace arrondi et, de ce fait, très inhabituel. On la découvre à nouveau lorsqu’une autre personne se trouve à l’intérieur, comme si elle établissait une mesure étalon.

Bois
Sphère ajourée, 240 x 240 x 240 cm.
Photo: Isabelle Houde
La sphère étant la forme la plus abstraite qui soit, il est facile d’imaginer exactement ce qui lui manque lorsqu’elle est incomplète. C’est pourquoi les deux composantes, malgré des rendus très différents de l’une à l’autre, constituent l’envers et l’endroit d’une même expérience.