Petits icosaèdres

L’icosaèdre tronqué est un solide qui remonte jusqu’à Archimède. Dans mon histoire récente, j’ai maintes fois revisité cette figure en atelier pour construire de telles formes, parfois dures et parfois souples, parfois ouvertes ou fermées.

Cette forme régulière est un cadre de travail idéal pour se perdre en tentatives de tous ordres tout en sachant que ces dernières s’inscrivent dans un ensemble plus global, soit quelque chose qui ressemble à une équation. Une forme toute simple qui, sur un plan conceptuel, ferme étanche.

Chacun des vingt hexagones et des douze pentagones qui le composent sont autant de variables pour lesquelles une décision doit se prendre. On le fait ou on le laisse vacant? On le construit, on le sculpte ou on le moule? On l’attache, on le dépose ou on le colle?

Qu’un matériau soit choisi, pour sa pertinence ou à contremploi, s’opère déjà une suite de conséquences sur le plan de l’exécution, de l’aspect général, sans compter le centre de gravité. En effet, une forme aussi dynamique qui par ailleurs a longtemps conduit à coudre des ballons, rend tout de suite compte des disparités de masses entre ses surfaces ; de par sa position, il aura tôt fait de résoudre l’équation de tout ce qui le constitue.

Aussi, et comme nous le montrent les dômes géodésiques en architecture, l’on peut concevoir ces volumes comme des espaces intérieurs réguliers, lesquels peuvent s’adjoindre d’éléments en périphérie, qu’ils y jouent un rôle structurel ou autre.